Afin de réussir la transition écologique, la Métropole a adopté le Plan nature, qui prévoit 44 millions d’euros sur la durée du mandat, et seront consacrés à la végétalisation du territoire et la préservation de l’environnement. Anne Reveyrand est intervenue pour le groupe socialiste.
Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Président, chers collègues,
Cette année encore nous sommes confrontés dès la mi-juin à des records de chaleur auxquels on peine pourtant, d’année en année, à s’habituer. Et nous aurions d’ailleurs tort de voir dans le réchauffement climatique une fatalité quand des solutions concrètes peuvent contribuer à l’endiguer.
La transition écologique, priorité de ce mandat, est un objectif atteignable dès lors qu’il est soutenu par une volonté politique affirmée, à laquelle notre groupe s’associe, naturellement… si j’ose dire.
Ce plan nature fait montre de la cohérence de la majorité, dans son engagement pour se hisser à la hauteur des attentes des Grands Lyonnais :
- Cohérence tout d’abord avec les engagements pris dès les dernières élections en faveur de la transition écologique à l’échelle de toute la Métropole. Il répond à une demande exprimée par la population pour en finir avec le tout urbain et accélérer la transition que nous devons mener ;
- Cohérence ensuite avec le plan pluriannuel d’investissement dont le budget consacré à l’environnement s’élève à hauteur de 37 millions d’euros, dont 14,6 sont consacrés à la plantation d’arbres et aux forêts urbaines. Grâce à ce plan, ce sont déjà 300 000 arbres en plus qui auront été plantés à l’horizon 2030, et autant de zones d’ombres dont nous pourrons profiter ;
- Cohérence enfin avec les actions menées au quotidien dans la Métropole. Les Grands Lyonnais ont déjà pu profiter d’extinction de lumières au mois de mai. Avec ce Plan et notamment la création d’une trame noire, de nombreuses espèces animales pourront profiter de nouveaux corridors non éclairés sur le territoire.
Ce plan c’est aussi un engagement pour rompre avec l’artificialisation des sols qui n’a que trop duré. Nous tirons aujourd’hui les conséquences de l’urbanisme opérationnel des années 1960 qui, de toute évidence, ne peut satisfaire aux besoins de nos populations et de nos sols.
Cette artificialisation se traduit par la dégradation des milieux, de la biodiversité, du patrimoine naturel, sur 59% du territoire métropolitain. Ces chiffres ne cessent d’augmenter d’année en année, et il faut pouvoir, enfin, changer de direction. Nous avons une forte responsabilité sur l’effondrement des espèces car nous en sommes une parmi les autres, mais nous sommes dotés de raison, si l’on peut dire…
Car cette artificialisation nuit tant à l’environnement qu’au bien-être de toutes et tous. Personne n’ignore aujourd’hui les conséquences du manque de nature sur la santé des personnes. Outre la santé physique sur laquelle l’impact est direct, la santé mentale est elle aussi touchée. Notre Métropole est encore trop exposée aux pollutions, tant atmosphériques que visuelles, qui engendrent stress, nervosité voire dépression.
Dans un contexte où la santé mentale des citoyens a été mise à rude épreuve, chacun aspire à retrouver une sérénité à laquelle l’environnement de la Métropole doit contribuer. Le bien-être physique et mental est au premier rang des préoccupations, et il nous faut aborder les problématiques liées au climat et à l’environnement à l’aune de ces constats, pour en tirer tous les enseignements.
En adoptant ce Plan nature, nous proposons de garantir un espace de nature à proximité de chaque habitant, pour contrer l’effet des îlots de chaleur, mais aussi peut-être avant tout pour favoriser leur bien-être. Les grands parcs sont importants mais les petits « jardins » en ville le sont tout autant. Les trames vertes et bleues concourent aussi à ce bien être par la création de paysages de nature.
J’attire votre attention sur les études menées par l’université de technologie de Chalmers en Suède, qui ont observé que la durée moyenne de convalescence des patients est réduite de 20% au contact du vivant. Agir pour le climat va ainsi bien au-delà de la seule préservation de la nature. Il s’agit bel et bien d’un enjeu de santé publique auquel nous nous devons de répondre sur tout le territoire.
Cette ambition nous ne la portons pas seuls.
En effet c’est avec le concours des différents acteurs de la Métropole et seulement avec ces derniers que nous pourrons atteindre les objectifs fixés dans ce plan. Nous ne pouvons pas nous contenter d’agir uniquement sur le domaine public de la Métropole et sur son patrimoine. Car le territoire est largement constitué par la propriété privée. Il nous faut donc encourager, comme le prévoit le Plan nature, la végétalisation du bâti privé par un soutien financier.
Cette dynamique dépasse par ailleurs les seules compétences de la Métropole, et je tiens à saluer l’engagement des communes qui œuvrent depuis déjà plusieurs années en faveur de la végétalisation. Je pense par exemple à Villeurbanne dont le PCAET prévoyait dès 2011 la végétalisation des toitures, murs et façades des bâtiments communaux et à la première désimperméabilisation de cours d’école en 2018.
Il nous faut lutter pour éviter que l’accès à la nature devienne un nouveau marqueur d’inégalités sociales dans une société déjà marquée du sceau de divergences croissantes.
Notre groupe se satisfait des enjeux identifiés dans cette délibération cadre et des 44 millions d’euros qui sont consacrés au Plan nature, grâce auxquels nous pouvons envisager une Métropole plus respirable et accueillante.
Je vous remercie de votre attention.