Chaque année, les collectivités doivent présenter un rapport sur le développement durable qui reprend les actions entreprises. La Métropole de Lyon a fait le choix d’en créer un nouveau, qui intègre de nouveaux indicateurs et permettra un suivi plus fin des actions menées et de l’état des lieux du territoire. Anne Reveyrand est intervenue pour le groupe.
Seul le prononcé fait foi
Monsieur le président, chers collègues,
Déjà en 1972, le premier rapport du Club de Rome, le fameux rapport Meadows, indiquait que la poursuite de la croissance économique entraînerait au cours du XXIe siècle, et plus précisément vers l’an 2100, une chute brutale de la population à cause de la pollution, de l’appauvrissement des sols cultivables et de la raréfaction des ressources énergétiques. La relation entre environnement et mode de développement s’installe alors progressivement dans les consciences. Mais on n’a guère agi depuis…
Il est des obligations réglementaires qui alourdissent nos fonctionnements et étouffent les initiatives. Pour le coup, celle du code général des Collectivités territoriales qui soumet les collectivités à la présentation d’un rapport de DD lors des débats d’orientation budgétaire m’a toujours semblé être plus que salutaire.
On l’attendait : un vrai rapport de développement durable. Le concept de développement durable ne s’est pas usé. Aujourd’hui souvent effacé derrière les mots de transition écologique, il ne se résout pas à la question environnementale. Il garde toute sa pertinence et les critères d’analyse de l’ONU sont utilisées par nombre de structures nationales comme internationales pour évaluer des projets. Deux concepts sont inhérents à ce mode de développement : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins humains fondamentaux des plus démunis (logement, éducation, santé, etc.) auxquels il convient d’accorder la plus grande priorité, et le concept de « limitations » que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose à notre planète pour répondre aux besoins actuels et à venir. Ces deux concepts doivent rester encore aujourd’hui pour nous les guides de notre action.
Je ne reprendrai pas tous les engagements énoncés dans ce rapport et qui ont été mis sur le métier. Les politiques menées par la Métropole construisent patiemment une démarche de développement durable, au fil des ans, vers une prise en compte combinée des facteurs sociaux, environnementaux et économiques dans une démarche d’ensemble sur tout le territoire de la Métropole. Pas de liste à la Prévert, mais bien une véritable démarche systémique qui s’exprime dans ces 84 pages et les actions qui y sont citées.
Les 8 fonctions territoriales envisagées dans ce rapport pour atteindre une société bas-carbone, inclusive, d’économie de proximité, de préservation des biens communs que sont la biodiversité, l’air et l’eau expriment des choix d’un développement urbain fortement social et solidaire. Nous aurons le souci que soit respecté le droit fondamental de chacun à accéder à un logement digne, à l’énergie, à la mobilité, à l’emploi, à un air respirable comme à une alimentation de qualité… C’est là une préoccupation forte de notre groupe.
Pour nous, ce rapport est plus qu’une simple formalité, il est le reflet de l’activité de la Métropole dans tous ses domaines de compétence Au-delà du « rendre compte » légitime, ce rapport devrait avoir un autre mérite, celui de sensibiliser et surtout celui de donner envie de faire, car l’action de la collectivité sur son propre patrimoine, dans son propre fonctionnement, avec l’implication de tous ses agents, a valeur d’exemple.
J’en viendrai enfin à une dimension plus méthodologique. Dissocier indicateurs de réalisation et indicateurs de résultats est un marqueur de la volonté de ne pas prendre des aménagements urbains pour des transformations magiques du territoire. Mais de les corréler à la nécessaire urgence d’adaptation des usagers de la ville. La conscientisation des habitants en est un des moteurs. L’un ne va pas sans l’autre.
Et pour terminer, je reprendrai la phrase sans appel, mais déjà ancienne du WWF : « si la planète était une entreprise, elle serait en faillite ». Ne négligeons pas le coût de l’inaction, le coût financier, bien sûr mais aussi le coût de l’impact sanitaire et surtout le coût humain.
Non la transition écologique n’est pas une mode, ni même une formule magique qu’on pourrait plaquer ici ou là sur une opération. Il s’agit bel et bien d’une façon profonde d’envisager l’ensemble des politiques de la Métropole, de penser la ville et de la vivre ensemble. Ce sont les choix d’un développement urbain équitable, qui sont en jeu ici. Il n’est pas possible de penser une situation écologiquement pérenne sans une meilleure répartition des richesses et sans avoir en tête la réduction de la pauvreté.
Le groupe Socialistes, la gauche sociale et écologique et apparentés, réaffirme son attachement aux valeurs du développement durable au travers de l’action menée au quotidien et prend acte de ce rapport.
Je vous remercie de votre attention.