Joëlle Séchaud sur le soutien à la Biennale d’art contemporain

Joëlle Séchaud sur le soutien à la Biennale d’art contemporain

Lyon a la chance depuis de nombreuses années d’accueillir la seule Biennale d’art contemporain en France. Tous les deux ans, c’est un rendez-vous majeur auquel la Métropole est fière d’apporter son soutien. Le contexte culturel local cette année est par ailleurs marqué, après deux ans de pandémie, par des coupes budgétaires décidées unilatéralement et sans concertation par la Région. Joëlle Séchaud est intervenue pour le groupe.

Seul le prononcé fait foi


Monsieur le président, chers collègues

Par cette délibération la Métropole renouvelle son soutien à la Biennale de Lyon, à travers l’octroi d’une subvention pour la 16ème édition de la Biennale d’art contemporain, qui se tiendra du 14 septembre au 31 décembre 2022.

Cette édition intitulée « Manifesto of fragility » se déploiera, comme celle de 2019, sur 3 plateformes : l’exposition internationale, Veduta et Résonnance.

Cette année, la Biennale a l’ambitieux projet de nous proposer d’une part un programme ayant un ancrage territorial très fort. La présence d’artistes français et/ou régionaux, ainsi que les diverses collaborations conclues avec des acteurs culturels tels que Lugdunum, les Musées de Confluence et des Beaux-Arts, pour n’en citer que quelques-uns, témoignent de cet engagement. D’autre part, la Biennale peut se targuer de présenter un programme à dimension internationale, avec des prêts de musées du monde entier, et la venue d’artistes tout aussi cosmopolites.

Ainsi, la Biennale est un événement culturel essentiel dans le paysage culturel métropolitain. Elle participe à la vitalité culturelle de notre territoire en valorisant la création contemporaine. De même elle peut se féliciter d’impliquer un public toujours plus large et plus jeune : plus de 270 000 entrées supplémentaires en 2019, dont 43% chez les moins de 26 ans.

Je me réjouis notamment de la collaboration de la Biennale de Lyon avec la ville d’Oullins, circonscription Lônes et Coteaux dans laquelle je suis élue, pour accueillir Veduta. Cette collaboration va permettre la réalisation de la création d’une artiste allemande et que soient menées des actions de médiation en direction de différents publics.

Cependant une récente annonce est venue assombrir ce tableau prometteur : les coupes budgétaires imposées par la Région. Cette décision unilatérale, sans aucune concertation avec les acteurs culturels ou politiques, a provoqué la stupeur de l’ensemble du monde de la culture local. La Biennale subit une amputation nette de la moitié de ses subventions régionales. Et bien d’autres structures métropolitaines sont également touchées par cette sentence injustifiée, dont certaines, ayant déjà largement souffert de la crise sanitaire, risquent de ne pas pouvoir se relever.

Le président de la Région a ainsi décidé de sacrifier le secteur de la culture lyonnaise sur l’autel de bien douteux motifs. En effet, il est difficile de voir cette décision comme autre chose qu’un exemple de politique politicienne. Comment expliquer autrement que les secteurs culturels des métropoles lyonnaises et grenobloises soient victimes de coupes à hauteur de plusieurs millions d’euros, alors que des villes aux municipalités LR sortent indemnes, voire renforcées de la moulinette budgétaire ?

Pourtant la culture n’est ni de gauche ni de droite. Les projets culturels ont vocation à fédérer les soutiens transpartisans. Tel fut le cas à Sète, où la présidente de la région Occitanie, appartenant au PS, a largement soutenu la candidature de la ville, tenue par un maire du même parti que Monsieur Wauquiez, pour devenir capitale française de la culture. Preuve en est que la culture peut, et surtout doit, dépasser les clivages politiques.

Au sein de la Métropole, notre vice-président à la Culture Cédric Van Styvendael met chaque jour ce principe en pratique, à travers des politiques culturelles riches et diverses, assurant un soutien aux structures culturelles, et offrant à l’ensemble des métropolitains des moyens d’émancipation et d’épanouissement.

Nous voterons donc cette délibération. Je vous remercie.