Anne Reveyrand sur la végétalisation des collèges

Anne Reveyrand sur la végétalisation des collèges

Permettant de répondre à des enjeux aussi divers que le cycle de l’eau par la désimperméabilisation des sols, la lutte contre les ilots de chaleur, la pédagogie par l’observation de la nature ou encore la dégenrification des cours de collèges, cette délibération aux allures techniques répond en réalité à des enjeux primordiaux. Anne Reveyrand est intervenue pour le groupe socialiste.

Seul le prononcé fait foi


Monsieur le Président, chers collègues,

Ce rapport aux allures techniques est en réalité bien ancré dans le réel et les enjeux auxquels nous devons répondre. Les objectifs poursuivis sont essentiels. Parce que l’imperméabilisation croissante des sols a de nombreuses conséquences sur le cycle de l’eau et la qualité de vie des habitants. Les épisodes de canicules de plus en plus fréquents nous obligent à agir vite, avec des habitants en souffrance tant la différence de température jour/nuit est, dans ces périodes, négligeable. Ces travaux bénéficieront aux habitants de la Métropole, bien au-delà des collèges. C’est bien le rôle de notre collectivité de se saisir de cet enjeu.

Disposer de davantage d’espaces végétalisés, c’est favoriser l’ombre et dégager de l’humidité pour lutter contre les ilots de chaleur urbains. Par ailleurs le stress hydrique, induit par une trop forte minéralité, éprouve et met en danger certains arbres, portant atteinte directement à la petite faune et plus largement à la biodiversité.

Mais le choix des enrobés, par exemple, est primordial. Leur pouvoir d’infiltration des eaux pluviales pour un retour au milieu sans passer par les réseaux d’assainissement, loin des goudrons noirs de notre enfance. Leur seule couleur peut conduire à des différences de température très importantes, comme le montre une étude sur l’école Edouard  Herriot à Villeurbanne, traitée ainsi en 2018 et suivie par l’INSA de Lyon, où l’écart atteignait les 10° : un enrobé noir rejette environ 5 % des rayonnements du soleil contre 25 % pour d’autres teintes.

Ces mesures de végétalisation et de désimperméabilisation ont donc plusieurs vertus :

  • Une baisse de la chaleur ambiante,
  • Une infiltration des eaux pluviales grâce au type de revêtement
  • Une végétalisation propice aux observations de la nature et au jardinage pédagogique, par le décroûtage de sols bitumés pour remettre la terre à nu
  • La plantation de nouveaux arbres pour créer de l’ombrage,
  • Mais aussi la possibilité de dégenrer les cours d’école pour en faire des espaces qui deviennent plus apaisés (au dire des enseignants eux-mêmes que j’ai rencontrés) et où chacun, filles comme garçons pourra trouver sa place. 

Un lien pourra également être fait avec les écoles des villes concernées qui, pour certaines d’entre elles, ont engagé des projets de culture de fruits, de légumes, de plantes mellifères, d’apprentissage des cycles de l’eau ou des économies d’énergie…

L’enjeu est aussi d’intégrer ces aménagements dans une réflexion d’ensemble et un travail plus global. Et c’est ce que la Métropole fait ! Citons ici une autre de ses démarches, toute aussi vertueuse, celle des forêts urbaines. Pour lutter contre les îlots de chaleur et avoir un effet global plus significatif, les observations et études laissent penser que mieux vaut une végétalisation en de nombreux points que trop localisée. C’est donc bien à l’échelle du territoire que la réponse doit se faire.

Nous, groupe « Socialistes, la gauche sociale et écologique et apparentés », sommes satisfaits que cet enjeu soit clairement identifié et que l’ambition pluriannuelle décrite dans cette délibération se traduise de manière concrète pour améliorer le cadre de vie des élèves, des équipes pédagogiques et des personnels des collèges publics métropolitains, et plus largement, de l’ensemble des habitants de notre Métropole.

Je vous remercie de votre attention.