Dominique Crédoz sur le rapport 2022 sur l’égalité femmes-hommes

Dominique Crédoz sur le rapport 2022 sur l’égalité femmes-hommes

Préalablement au débat d’orientations budgétaires, les collectivités doivent présenter chaque année un rapport sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Dominique Crédoz est intervenue pour le groupe socialiste, revenant notamment sur la réforme des retraites qui augmentera les inégalités.

Seul le prononcé fait foi


Monsieur le président, chers collègues,

Ce rapport annuel témoigne de l’avancement de notre Métropole en matière d’égalité femme-hommes et du chemin qu’il reste à parcourir. Avant d’y revenir, je tenais à exprimer aux femmes qui luttent partout dans le monde de la solidarité et du respect du groupe socialiste. Je pense aux Iraniennes, qui au péril de leur vie luttent pour leur liberté, et je tiens à saluer le courage des deux ressortissantes pour leur témoignage d’aujourd’hui ; je pense aux Ukrainiennes, luttant contre l’envahisseur, à celles qui subissent les viols et tortures perpétrés par l’armée russe ; je pense aux Américaines et leur combat pour protéger leur droit à disposer de leur corps ; toujours et partout la lutte continuera, et jamais notre vigilance ne baissera.

Pour en revenir à la Métropole, le rapport montre que si bien des éléments restent encore à mettre en place, 60 des 84 grandes actions définies par le plan 2021-2023 ont déjà été lancées. Nous agissons donc, à notre échelle. Et si un mandat ne suffit pas pour parvenir à une égalité réelle, nous sommes confiants dans le fait que notre action participe à ce trop long et trop lent processus qu’est l’atteinte d’une réelle égalité femmes-hommes.

Sur le plan professionnel, les inégalités sont particulièrement criantes car les femmes sont majoritaires dans les emplois précaires et mal rémunérés. Dans le monde, deux tiers des personnes qui travaillent dans le secteur du soin sont des femmes.

La crise du COVID nous a montré le rôle déterminant du personnel médico-social dans le fonctionnement de notre société, et le manque de personnel soignant est aujourd’hui une triste réalité. Les rémunérations doivent encore être revalorisées dans ces métiers où les femmes sont surreprésentées. Il nous faut aussi susciter des vocations chez les hommes, en travaillant tôt sur les représentations.

Aussi, malgré la progression du niveau moyen d’éducation des femmes et l’interdiction de toute forme de discrimination envers elles, la répartition des femmes et des hommes sur le marché du travail évolue trop lentement et c’est cet inégal accès à l’emploi qui est le principal facteur de la persistance des écarts de salaires entre les femmes et les hommes. En sus de la législation, ce sont bien les comportements et les mentalités que nous devons contribuer à faire progresser.

J’en profite pour pointer le cas de l’inégale répartition des obligations domestiques et familiales, lesquelles sont encore trop majoritairement assurées par les femmes, leur imposant une double journée et une charge mentale plus importante. Il nous faut sensibiliser les agents, à l’instar du guide « Être parent à la Métropole », et plus largement les habitants, car c’est là un vecteur déterminer d’égalité concrète.

Rappelons-nous aussi que l’égalité entre les femmes et les hommes avait été consacrée « grande cause nationale » par le président de la République pour le quinquennat précédent. De belles phrases qui n’ont pas été suivies d’actions. On attend toujours des mesures nationales qu’on ne voit pas venir, plus de cinq après.

Je terminerai enfin sur la réforme des retraites qui ne fera qu’empirer les choses. En allongeant la durée du travail pour toucher une retraite à taux plein ou en imposant une décote pour carrière incomplète, la réforme pourrait pénaliser les carrières hachées qui concernent le plus souvent des femmes. Pour rappel, les femmes de 39 à 49 ans qui n’ont pas connu d’interruption de carrière gagnent en moyenne 23% de plus que celles qui ont cessé de travailler temporairement pour raisons familiales. Qu’en sera-t-il avec cette nouvelle réforme ? Une chose est sûre, la « grande cause du quinquennat », si tant est qu’elle ait été, n’est plus.

Je vous remercie.