Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Maire,
Mes chers collègues,
Cher Raphaël,
Une rapide intervention pour saluer, à travers cette délibération, le travail poursuivi par la Ville de Lyon en étroite collaboration avec la Métropole de Lyon, dans la recherche permanente de solutions parfois innovantes, pour permettre à chacune et chacun de se loger.
Coïncidence de calendrier, cette délibération nous est proposée au moment où se déroule cette semaine le 81ième salon de l’USH, au moment même où les bailleurs sociaux alertent de nouveau sur le manque criant de logements sociaux et sur une dynamique de construction en berne au plan national.
Depuis l’installation de notre majorité à Ville, Le débat sur la construction neuve et la remise en cause de son intensité s’invite régulièrement dans nos débats.
Les chiffres sont connus, les chiffres sont têtus :
- Sur la construction neuve : des objectifs politiques et des besoins fixés à 500 000/an au plan national, la réalité aujourd’hui démontre que le volume n’a jamais atteint les 400 000 sur les 5 dernières années
Au plan local, si la ville de Lyon produisait plus de 3500 logements/an jusqu’en 2015, elle en produit moins de 3000/an sur les 5 dernières années… Trajectoire surprenante, à laquelle n’échappe notre ville !
- Sur le logement social, il en est de même. Une production neuve attendue de 150 000/an au plan national et inscrit comme tel dans la loi de finances de 2018. Mais des résultats décevants en réalité : 90 000 en 2018, 86 000 en 2019, voire même à peine 70 000 en 2020.
Et sur Lyon comme ailleurs, malgré un effort soutenu, la trajectoire est baissière depuis 5 ans et moins de 1200 logements agrées en 2020.
Cette dynamique enrayée de la construction neuve qui nous mène tout droit vers « une crise majeure de l’offre en logement » est souvent mis sur le compte de politiques locales frileuses de certains « maires non bâtisseurs ». Pas seulement ! Ces inflexions sont aussi à rechercher dans l’illisibilité la plus complète d’une politique nationale en matière de logement. Pire, certains dispositifs déployés viennent renforcer cette inflexion :
- l’aide aux maires bâtisseurs créée en 2015 sous un autre gouvernement et supprimée en 2017, avait pourtant démontré son caractère incitatif,
- La suppression de la taxe d’habitation, vantée pour sa capacité à renforcer le pouvoir d’achat des ménages, n’encourage pas non plus les maires à bâtir du logement,
- L’état ne vient pas compenser suffisamment auprès des communes, l’exonération de taxe foncière dont bénéficient les logements sociaux,
- Et je ne m’attarderai pas plus sur les impacts des ponctions faites par l’Etat sur les recettes des bailleurs sociaux depuis 2018 : à raison de 800 millions d’euros jusqu’à 1,3 milliards d’euros/an pendant ce quinquennat
Etant donné l’urgence de la situation et du retard à rattraper, il serait tout aussi urgent de connaître un début de vision, un début de cap fixé par le gouvernement en la matière. A six mois des prochaines échéances présidentielles, la période actuelle est dense en annonces et le chéquier de Bercy flambe. Puissent les acteurs du logement et du logement social, en bénéficier !
A notre niveau, c’est bien à l’échelle de la Métropole, véritable bassin de vie des Grands Lyonnais où s’établissent les parcours résidentiels, que doit se développer une politique de l’Habitat, aussi accueillante puisse-t-elle être. Sur les 59 communes de la Métropole bien entendu, y compris 11 d’entre elles (et pas de moindres) qui ont encore fait l’objet d’un constat de carence en ce début d’année 2021.
Vous pouvez compter sur Notre groupe Socialistes, la gauche sociale et écologique à la ville et à la Métropole pour faire de notre Ville, de notre Métropole un territoire accueillant et accessible pour toutes et tous,
Nous voterons avec beaucoup de bienveillance ce rapport,
Je vous remercie.