Dans le cadre du Pacte de cohérence adopté en 2021, la Métropole a prévu de travailler avec les conférences territoriales des maires pour permettre l’élaboration de projets de territoires par les CTM, s’inscrivant dans les sept axes prioritaires définis dans le pacte. Ces projets peuvent comprendre des aménagements comme des coopérations entre la Métropole et les CTM. Ce Conseil du 27 juin a été l’occasion d’adopter les deux premiers : Rhône Amont (Vaulx-en-Velin, Décines-Charpieu, Meyzieu, Jonage) et Villeurbanne. Issam Benzeghiba est intervenu pour le groupe.
Seul le prononcé fait foi
Monsieur le président, Madame la vice-présidente, Mesdames, Messieurs, chers collègues,
Il y a bien deux délibérations distinctes, le projet de territoire de la circonscription de Villeurbanne et de celui de la circonscription Rhône-Amont.
Concernant le projet de territoire de Villeurbanne : notre groupe se félicite de la qualité du travail réalisé avec les équipes de la Métropole qui a permis de traiter l’ensemble des thématiques sur lesquelles la ville et la Métropole sont en coproduction de services aux usagers, y compris celles qui ne mobilisent pas de ligne financière.
Ce sera une bonne base de travail pour renforcer les collaborations entre les deux collectivités dans le cadre de la réorganisation des services de la Métropole initiée il y a quelques mois.
Les lignes de financement prévues permettront d’intervenir sur l’aménagement du centre-ville de Villeurbanne afin de doter la commune d’un centre-ville piétonnisé et végétalisé en lien avec la ZAC « Gratte-ciel Centre-ville » et de financer l’amélioration du parc social sur le quartier des Buers.
Concernant maintenant la circonscription Rhône-Amont, avant d’aborder les enjeux et les projets retenus, je souhaiterais dresser un rapide portrait de ce territoire en pleine mutation :
- Les communes de Vaulx-en-Velin, Décines-Charpieu, Meyzieu et Jonage représentent 123 178 habitants au 01/01/2019 (et probablement plus de 130 000 à ce jour) soit 8,3% de la population métropolitaine, ce qui en fait la 3ème CTM la plus peuplée après Lyon et Villeurbanne, et surtout une croissance démographique assez significative de +10%/an.
- 57% de la superficie de la CTM en espaces naturels et agricoles (4 182,4 ha) (avec notamment le Grand Parc Miribel Jonage) contre 44% Métropole. Le territoire accueille 42 exploitations avec une surface agricole utile de 1 232 ha, ce qui est conséquent.
- Un taux de pauvreté qui, même s’il reste très variable sur la CTM reste supérieur à la Métropole : 21% contre 16% avec 9% de la population au RSA contre 6% pour la Métropole.
Ces quelques données chiffrées montrent bien l’enjeu de porter, vers et pour ces territoires, des politiques publiques inclusives et ambitieuses comme c’est le cas actuellement à l’échelle de la Métropole.
Concernant justement les principaux enjeux du territoire :
- Une dynamique démographique forte, je l’évoquais il y a quelques instants, qui a pour conséquences des besoins grandissants : équipements publics, écoles, collèges, santé, offre de services à la population.
- Il faudra donc poursuivre le développement urbain mais en le maîtrisant (renforcement des centralités bien desservies et encadrement du diffus, poursuite des renouvellements urbains, nouveaux sites : je pense au Carré de Soie évidemment ou au quartier D-Side à l’entrée ouest de Décines).
- Pour rappel, au PLU-H sur la période 2018-2026 : un objectif de production de logements ambitieux est attendu : 7 800 logements, soit 850 à 900/an.
- Et évidemment, comme dans plusieurs territoires de notre Métropole, cette poussée démographique implique un enjeu de déplacements et mobilités fondamental (amélioration de la desserte en transports en commun, conséquences M6/M7, préservation des centres des communes du trafic de transit, maillage cyclable, etc.).
- Une dynamique économique évidente, avec plus de 45 000 emplois (environ 7% de la Métropole), et une prépondérance des emplois industriels (26% contre 15% Métropole) liée notamment aux différentes zones d’activités du territoire.
- Un enjeu environnemental : la présence de champs captants ou encore le nombre d’espaces naturels sensibles mettent en exergue sur le territoire du Rhône Amont la question de l’équilibre zone urbaine/zone naturelle et agricole.
- La végétalisation des espaces publics communaux ou le projet intercommunal d’aménagement de la Rize retenus dans ce projet de territoire vont dans ce sens.
Pour terminer, je souhaiterais mettre en avant un projet retenu qui est le plus conséquent et représente la moitié de l’enveloppe de la CTM, celui de la cuisine centrale intercommunale incluant approvisionnement en circuits courts et bio.
C’est une satisfaction car ce projet revêt d’autres enjeux que celui de l’alimentation : il s’agit d’un sujet de santé publique, avec une dimension environnementale, sociale, économique et même sociétale. Ce projet devra permettre de mutualiser, de relocaliser, de « manger-mieux » : c’est bon pour la santé, c’est bon pour la planète et dans le même temps, à terme, pour le portefeuille des collectivités.
Les choix qui sont faits dans ce projet de territoire sont cohérents.
L’enveloppe globale de ces projets avoisine les 7 millions d’euros, ce qui est conséquent. Il faudra un portage politique fort de ces projets, notamment celui de cuisine centrale intercommunale, car celui-ci ira probablement au-delà de l’actuel mandat et pourra rencontrer des difficultés à certains moments, comme tout projet de cette ampleur.
Nous, groupe Socialistes, la gauche sociale et écologique & Apparentés, approuvons ces deux délibérations qui vont dans le sens d’une prise en compte des besoins du territoire et de ses habitants.
Je vous remercie.
