Cet accord-cadre a vocation à formaliser des partenariats déjà existants entre la Métropole de Lyon et les Hospices civils de Lyon, ainsi qu’à renforcer les liens pour améliorer la santé globale sur le territoire de la Métropole. Joëlle Séchaud est intervenue sur ce sujet.
Seul le prononcé fait foi
Monsieur le président, chers collègues
Dans le Courrier des maires, on peut lire « Entre la crise des services d’urgences, les démissions en cascade des soignants épuisés, les élèves infirmiers qui abandonnent leurs études, les déserts médicaux en ville comme dans les campagnes, les fermetures de maternité, la santé apparaît comme l’une des problématiques majeurs de ce début de quinquennat ».
La crise de l’hôpital public couvait, mais la pandémie a fini de pousser ce service public essentiel à la vie de la nation au bord du précipice. Les 80 000 lits fermés depuis une vingtaine d’année, dont 18 000 sous le mandat précédent, nous imposent d’agir.
Notre Métropole n’est pas épargnée. 9 000 lits d’hospitalisation ont été fermés dans le Rhône depuis 2000 dont certains récemment à Lyon Sud et au Vinatier. Les urgences de l’hôpital de Givors ont dû fermer à deux reprises la nuit en novembre et mars.
Cet abandon de l’hôpital public est le résultat de choix politiques avec l’application ininterrompue de politiques de rentabilité : réduction des coûts et de la dette, tarification à l’acte, retard dans les investissements, fermeture d’établissements ou de lits, surconcentration hospitalière, ce qui détériorent chaque jour un peu plus les conditions de travail des agents, qui s’enfoncent dans l’épuisement professionnel.
À l’heure où les besoins en santé n’ont jamais été aussi importants – ne citons que le vieillissement de la population, les pandémies, les maladies psychiques –, il est irresponsable de faire des hôpitaux une variable d’ajustement.
Le maire de Douai disait : « Nous voulons une santé plus axée sur la prévention, car deux tiers des déterminants de santé ne sont pas médicaux mais ont un lien avec ce que nous mangeons, l’air que nous respirons, l’accès à la nature que nous pouvons nous offrir » et de plaider pour que les élus locaux soient mieux associés à la gouvernance de la politique publique de la santé.
C’est dans cet esprit que nous devons soutenir cet accord, car au-delà de la formalisation d’un partenariat qui fonctionnait déjà, il témoigne de la volonté de notre Métropole d’être associée à la gouvernance de la politique publique de la santé, tel que le décrit l’article 1 : « Une collaboration en faveur de l’innovation en santé, du développement harmonieux du CHU dans son territoire, du renforcement du lien ville-hôpital, de la prévention dans les parcours de soins, de santé et de vie ».
Durant cette crise, les collectivités locales ont démontré leur efficacité quand il s’est agi de proximité et de lien avec les citoyens. C’est ce que cet accord doit aider à renforcer : une meilleure prise en compte de l’expertise de notre collectivité par les HCL et l’ARS, dans la réparation de notre service public et la planification de son futur, tout en affirmant que la santé doit rester une compétence régalienne pour assurer l’égalité d’accès aux soins partout en France.
Enfin, j’insiste sur un des objectifs de l’accord-cadre visant à favoriser « le développement harmonieux » du CHU sur notre territoire car nous aurons l’occasion dans ce Conseil d’en reparler lors du vœu déposé relatif à l’hôpital Henry Gabrielle à Saint-Genis-Laval.
Le groupe Socialistes, la gauche sociale et écologique & Apparentés, votera favorablement cette délibération.
Je vous remercie.