Afin de mettre en phase le Plan local de l’urbanisme et de l’habitat avec les priorités de la nouvelle majorité, il a été proposé le 27 septembre 2021 de procéder à une modification dudit document. Après un an de concertation et près de 1 237 contributions, émanant de particuliers comme de personnes publiques associées (communes, etc.), la modification n° 3 du PLU-H est soumise au vote pour approbation finale. Michèle Edery est intervenue pour le groupe socialiste au Conseil du 21 novembre 2022.
Seul le prononcé fait foi
Monsieur le président, chers collègues,
En 2021, les modifications du PLU-H proposées au Conseil métropolitain tenaient compte des conséquences liées aux crises sanitaires, environnementales, économiques et sociales. Aujourd’hui les objectifs souhaitent aller encore plus loin avec 1 119 points de modification concentrés sur les trois enjeux : environnementaux, sociaux et économiques.
Aller encore plus loin dans le défi de l’environnement parce qu’il nous alerte sur l’urgence à traiter les problèmes de la nature, de l’eau, de la nourriture, de la santé mais aussi sur une crise agricole, marquée par 80% de disparition des exploitants, la baisse de l’emploi agricole, la précarité que connaît ce secteur.
Contrecarrer ces effets doit passer alors par le renforcement de la nature en ville et le soutien au monde agricole en proposant de réduire des zones à urbaniser, d’augmenter des coefficients pleine terre dans les zones urbaines, d’ajouter de nouvelles protections d’espaces végétalisés ou boisés ou encore de réduire la norme de stationnement dans des secteurs les mieux desservis, c’est aller plus loin dans l’urbanisation des villes plus responsable, plus verte.
Imposer la protection de ressources agricoles et augmenter de 84 hectares les zones agricoles, c’est fortifier ce monde agricole, c’est aller plus loin dans lutte contre l’assiette du consommateur importée essentiellement de l’étranger, autre aspect de ce défi.
Aller encore plus loin dans le défi de la solidarité parce que nous connaissons une crise du logement sans précédent.
14,6 millions de personnes fragilisées par le logement, une situation particulièrement préoccupante dans Lyon et sa région ; une crise inquiétante qui requiert notre mobilisation.
Soutenir le logement social, proposer une offre de logement diversifiée au prix abordable, accessible à tous et favorisant la mixité, telle est la politique volontariste que mène cette majorité qui se traduit dans les modifications du PLU-H.
Aller plus loin passe par la création supplémentaire de logements sociaux, bien plus que par le passé, demande forte attendue par les fédérations de promoteurs. 5 000 logements sociaux par an d’ici 2026 sont prévus. Cela passe aussi par la réservation de nouveaux emplacements pour le logement social, cinq nouveaux sont proposés. La création de nouveaux secteurs de mixité sociale s’impose également : quatre nouveaux secteurs sont créés. Et le bail réel solidaire doit se développer : cinq communes supplémentaires intégreront le dispositif.
Aller encore plus loin, enfin, dans le défi économique parce que la croissance économique est en repli, l’inflation galopante, le pouvoir d’achat en berne, des entreprises qui ferment, et que les inégalités sociales se creusent.
Pour soutenir le tissu économique, cette majorité a privilégié les investissements publics qui ont doublé par rapport au précédent mandat.
On ne reviendra pas sur les nombreux grands chantiers mis en œuvre et qui verront le jour au cours de ce mandat, ni sur les investissements importants réalisés par le SYTRAL en matière de mobilités (210 M€ par an 2015-2020 contre 425 M€ par an pour 2021-2026).
En inscrivant sept villes en secteur de mixité fonctionnelle, en actualisant les linéaires artisanaux et commerciaux dans douze communes, en développant des fermes dans les zones urbaines, ces modifications du PLU-H visent à aller plus loin dans le maintien de l’activité économique et commerciale partout, dans la protection du commerce de proximité et des emplois agricoles.
Et pour aller plus loin, ces modifications du PLU-H doivent s’entendre comme un des leviers dans une politique globale ambitieuse en matière de mobilité, d’habitat, d’environnement, d’alimentation, de santé, de lutte contre les injustices sociales et territoriales.
Une politique qui va plus loin dans une vision humaine s’opposant à la vision marchande de certains. Une vision semble-t-il partagée par nombre de nos concitoyens si l’on en croit les 1 237 contributions des habitants et la participation aux concertations.
Des Métropolitains inquiets, préoccupés par les questions écologiques, de santé, soucieux de l’insécurité liée à l’urbanisation, désireux d’un cadre de vie apaisé, de moins de bétonisation, demandeurs d’un logement abordable, de transports de qualité et de modes doux.
Alors oui, on peut comprendre les nombreuses gênes qu’occasionneront ces modifications dans les habitudes de chacun : travaux, diminution des places de stationnement, contraintes, réorganisation de l’espace public, etc.
Oui, ces transformations appelleront des changements profonds de comportement mais l’avenir de nos jeunes sur cette planète nous impose d’aller vraiment plus loin, et vite.
Et ce n’est pas avec un discours méprisant « sur la fin de l’abondance », celle d’ailleurs qui continue pour les plus riches, que nous trouverons les réponses. C’est dans le courage des actes contre l’irresponsabilité et l’immobilisme que nous parviendrons à aller très loin !