Michèle Edery sur Territoires zéro chômeur longue durée à Saint-Fons

Michèle Edery sur Territoires zéro chômeur longue durée à Saint-Fons

Le chômage de longue durée est un fléau qui rend toujours plus difficile le retour au travail. Pour lutter contre cette précarité, la loi du 29 février 2016 a permis les expérimentations territoriales pour le résorber. Ayant démontré ses effets sur Villeurbanne, l’expérimentation va être étendue à 8 autres territoires de la Métropole, dont Saint-Fons, objet de cette délibération. Michèle Edery est intervenue pour le groupe.

Seul le prononcé fait foi


Monsieur le président, chers collègues,

En France, près de 2,8 millions de personnes étaient au chômage depuis plus d’un an fin 2021.

Les conséquences sociales du chômage de longue durée ne sont plus à démontrer et représentent un enjeu majeur.

Des conséquences directes sur l’individu : perte de pouvoir d’achat, perte de lien social, impacts sur la santé physique et psychique, perte d’estime de soi, repli sur soi, pauvreté, etc.

Des conséquences indirectes comme la nuisance à la cohésion sociale, la hausse de la délinquance, la répercussion sur les enfants, le poids sur les finances publiques ou encore le creusement de la dette publique.

Et plus généralement, il met en échec le préambule de la Constitution : « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi. »

Fort de ces constats, le gouvernement Hollande a porté une loi en 2016 visant à apporter une réponse concrète aux personnes les plus éloignées de l’emploi et à rendre effectif le droit à l’emploi aux habitants volontaires et concernés par la privatisation d’un emploi depuis au moins 12 mois.

Le dispositif visait à permettre aux personnes d’être employées en CDI par les entreprises de l’économie sociale et solidaire pour des activités non couvertes par le secteur privé.

Expérimentée en 2017 dans dix territoires, cette proposition de loi a étendu l’expérimentation en 2020 à cinquante nouveaux territoires. Et en 2022, ce sont vingt-cinq nouveaux territoires qui ont été habilités.

Parmi les sept candidatures métropolitaines proposées, la candidature de Saint-Fons a fait partie des heureuses élues pour tester ce nouveau dispositif et l’ensemble des élus se réjouissent de cette nouvelle.

En effet, Saint-Fons reste la ville la plus pauvre de la Métropole. Avec près de 54% de logements sociaux, trois QPV et un taux de chômage certes en diminution mais qui révèle la moins bonne évolution sur l’ensemble de la France.

Le secteur Arsenal Carnot-Parmentier concerné par TZCLD compte 6 000 habitants, 952 demandeurs d’emplois sur les 2 560 de l’ensemble de la ville. 415 personnes sont en situation de chômage de longue durée, 44 % le sont depuis 1 à 2 ans et 35 % depuis 3 ans et plus, 132 personnes perçoivent le RSA. Enfin, 56 % concerne des hommes, 44 % des femmes et 24 % sont parents de 3 enfants et plus.

Saint-Fons a pris un retard certain dans son évolution et nous saluons la prise de conscience collective et la volonté de l’ensemble des acteurs du territoire qui apparaît aujourd’hui pour répondre aux difficultés qu’elle connaît.

Car cette réalisation n’aurait pu aboutir sans le concours et le soutien sans réserve de la Métropole, de la ville de Saint-Fons, des acteurs économiques, de Pôle Emploi, de la mission locale et des habitants.

Il s’agit bien là d’une réussite collective du secteur public comme du secteur privé.

Nos remerciements vont en premier lieu à la Métropole qui dans le cadre de sa compétence insertion s’est engagée pleinement dans le déploiement du dispositif TZCLD et a soutenu le projet de Saint-Fons depuis le début.

En outre, cette habilitation vient s’ajouter à la transformation urbaine de notre ville souhaitée par cette majorité, sur ce mandat, avec le T10, l’écoquartier, le nouveau collège, les voies lyonnaises, la rénovation urbaine des QPV, etc. ; autant de réalisations qui contribueront à l’amélioration du quotidien des habitants et à l’apaisement de notre ville.

Un grand merci aux partenaires économiques. LIDL, KIABI, la CNR, LMH, la vallée de la chimie, qui soulignent l’engagement des acteurs privés, sans qui la mise en œuvre des activités autorisées n’auraient pu se réaliser.

Maraîchage, conciergerie d’entreprise, service de cyclo-logistique, création d’un magasin solidaire, service d’aménagement intérieur et extérieur ; quelques exemples d’activités qui verront le jour à Saint-Fons grâce à ces entreprises.

Enfin merci à tous les agents et les acteurs de la ville de Saint-Fons, service économique, service emploi, maison de l’emploi, merci aux associations, aux Sainfoniardes et Sainfoniards pour leur grande mobilisation, laquelle a garanti la réussite de ce projet.

Le chômage n’est pas une fatalité. Même si les causes du chômage peuvent diverger selon nos orientations politiques, le chômage doit rester au cœur des préoccupations économiques modernes et doit contraindre l’État et les collectivités à mobiliser tous les moyens et leviers pour l’enrayer.

Là où il y a une volonté, il y a un chemin.

Fière de cette nomination, Saint-Fons est prête et saura relever le défi !

Les élus Socialistes, la gauche sociale et écologique & Apparentés voteront bien évidemment pour ce rapport.

Je vous remercie.