Muriel Lecerf sur le schéma directeur des déchets 2030

Muriel Lecerf sur le schéma directeur des déchets 2030

La réduction du volume de déchets produit est l’un des enjeux majeurs de la transition écologique. Sensibiliser, éduquer, changer la perception de ce qu’est un déchet, améliorer les gestes de tri, autant de mesures complémentaires pour parvenir aux objectifs fixés. Muriel Lecerf est intervenue pour le groupe socialiste.

Seul le prononcé fait foi


Monsieur le président, chers collègues,

L’adoption d’un schéma directeur, c’est l’occasion de débattre des objectifs fondamentaux que doivent poursuivre nos politiques publiques. Le schéma qui nous est proposé ici est justement organisé autour d’un objectif central, qui conditionne tout le reste : la réduction significative de la production de déchets sur le territoire.

Cela paraît simple à dire, mais avant même de parler de la performance du service public, de la justice de sa tarification, et des solutions de tri et de valorisation, nous devons réduire notre production de déchets. L’objectif fixé est clair : réduire d’un quart la production de déchet, soit environ 90 kilos par an et par habitant. Pour l’atteindre, il y aura beaucoup à faire.

D’abord, il va falloir beaucoup de sensibilisation et d’éducation auprès du public, sans se limiter aux seuls habitants. Les professionnels qui sont aux abords ou en limite de seuil doivent également être inclus dans la diffusion des pratiques adaptées à leur production de déchets. Les milliers d’audits prévus à destination de ce public professionnel seront cruciaux : ils permettront un accompagnement et encadrement de leur production de déchets.

Nous devons également transformer, auprès des habitants, la perception de ce qu’est un déchet et surtout de ce qui ne l’est pas. Le réemploi, le don, la réparation, la valorisation matière sont autant de solutions qui sont poursuivies par le schéma directeur et qu’il faudra que chacun s’approprie.

Ensuite, il faut réussir à améliorer le geste de tri. Le taux de refus de 35 % est en augmentation alors même que les consignes ont été simplifiées et généralisées. C’est la preuve que les pratiques vertueuses ne sont pas durablement ancrées dans nos habitudes collectives.

En dernier recours, quand la sensibilisation ne fonctionne pas, il faudra envisager la sanction. Le schéma proposé ne fait pas l’impasse sur ce volet, et propose d’assermenter les agents pour verbaliser les manquements répétés. Les conditions de cette verbalisation devront permettre de garantir la justice et l’égalité. Certains concluent déjà que seules les habitations individuelles seront concernées par la verbalisation. Cela reste à voir, mais il faut bien admettre qu’il est matériellement plus facile d’obtenir un tri exemplaire en habitat individuel qu’en habitat collectif où l’erreur et la méconnaissance des règles sont statistiquement plus probables.

Si nous demandons aux habitants d’améliorer leur geste de tri et de contribuer à diminuer le taux de refus, la Métropole doit également faire un effort et permettre de trier tous les déchets en dehors du foyer. L’absence de poubelle de tri dans l’espace public est à cet égard un frein important, et nous saluons l’arrivée prochaine de la collecte séparée dans l’espace public.

De la même manière, les collectes de proximité sont à densifier. Nous pensons évidemment aux bornes de compost, qui n’en sont qu’au début de leur déploiement, mais aussi aux collectes de déchets occasionnels. Les déchèteries mobiles sont une bonne solution pour les ménages les moins motorisés et pour les personnes les plus fragiles, mais elles ne sont pour le moment déployées qu’à Lyon et Villeurbanne. Nous appelons de nos vœux le développement de nouveaux points de collecte mobile, pour que tous les habitants de notre Métropole disposent des mêmes facilités.

Une fois ces objectifs atteints : réduction de la production de déchets, meilleurs gestes de tri, augmentation sensible et sur tout le territoire des points de collecte ; alors nous pourrons réduire le rythme de collecte des ordures ménagères, comme l’annonce le schéma directeur. La temporalité est ici importante : il faudra d’abord constater la réduction durable de la production de déchets avant de réduire la collecte, sous peine de donner l’impression d’une forme de recul du service public.

Le groupe socialiste, la gauche sociale et écologique & apparentés votera favorablement ce schéma directeur des déchets.

Je vous remercie.