Sandrine Runel sur l’apaisement de la Presqu’île de Lyon

Sandrine Runel sur l’apaisement de la Presqu’île de Lyon

L’opération « Apaisement Presqu’île » vient d’être lancée, avec le début de la concertation. Sandrine Runel rappelé les objectifs de ce programme : promouvoir un cadre de vie de qualité, donner toute leur place aux mobilités actives, apporter de la nature en ville. En bref : mieux partager l’espace public sur cette zone si attractive qu’est la Presqu’île.

Seul le prononcé fait foi


Monsieur le président, chers collègues,

J’ai souhaité m’exprimer sur ce projet important qu’est celui de l’apaisement de la Presqu’île.

Quartier central tant par son accessibilité, son tissu économique et commercial et sa richesse patrimoniale et culturelle, la Presqu’île de Lyon doit elle aussi faire sa transition écologique, notamment vers un apaisement des mobilités.

Pour faire le lien avec le débat que nous venons d’avoir sur la ZFE et sa mise en place, notamment dans l’hyper centre, la ville de Lyon et la Métropole souhaitent proposer un projet qui tend à promouvoir des modes de transports doux, déjà très présents, mais qu’il nous faudra encore renforcer pour permettre une meilleure cohabitation entre automobilistes et piétons et un meilleur partage de l’espace public.

Ce projet ne constitue pas une piétonisation à marche forcée, car la voiture est évidement nécessaire actuellement pour les nombreux commerçants et habitants de la Presqu’île. C’est en ce sens que des projets de logistique urbaine, comme les nouvelles offres proposées par LPA, de politique du dernier kilomètre pourront nous permettre d’y remédier.

Notre but n’est pas d’enclaver ce quartier, mais bien de permettre de promouvoir un cadre de vie de qualité, qui donne toute sa place aux mobilités actives et qui s’inscrit au cœur d’une ville et d’un territoire en pleine transition écologique.

Le centre de Lyon donne déjà une belle place à ces modes de transport, mais il nous faudra encore les renforcer. Pour cela la piétonisation de certains tronçons sera nécessaire, tout comme la réduction de l’espace dévolu au stationnement, sans pour autant empêcher le déplacement de ceux qui en ont besoin.

L’un des enjeux de ce projet sera également d’apporter la nature en ville, dans un quartier très minéral. La ville en lien avec la Métropole souhaite pouvoir mener des projets de végétalisation importants, qui contribueront à améliorer le cadre de vie et lutte contre les îlots de chaleurs, dans une zone où se mettre au frais pendant la période estivale est particulièrement difficile.

Bien sûr les contraintes sont importantes, puisque le passage du métro et la présence de nombreux parkings souterrains rendent difficile l’implantation d’arbres en pleine terre. C’est pourquoi il nous faudra réfléchir collectivement, accompagnés par nos services, mais également par les premiers concernés par ce projet. Dans ce cadre, la concertation prend tout son sens.

La presqu’ile est déjà un écrin exceptionnel, ceinturée par ses deux fleuves, elle est un musée à ciel ouvert et donne à voir au quotidien sa richesse architecturale, patrimoniale et culturelle.

Ce projet vise à valoriser plus encore cette richesse et répondre aux attentes des nombreuses personnes qui chaque jour vivent, travaillent ou se promènent entre Rhône et Saône. L’espace public laisse aujourd’hui une place centrale aux transports motorisés, alors que la Presqu’île est sans doute l’une des zones les plus accessible de Lyon en transports collectifs et que sa disposition est l’une des mieux adaptée de notre agglomération aux modes de transports actifs, au premier rang desquels la marche à pied.

Aujourd’hui, la place affectée à chaque mode de transport ne semble plus correspondre aux opportunités données par ces quartiers emblématiques, ni d’ailleurs aux attentes de ces nombreux habitants, qui pour beaucoup souhaiteraient qu’une plus grande place soit laissée à la marche, comme en témoigne le succès des différentes opérations de piétonisation.

De même, les dernières données concernant la baisse des effectifs scolaires dans le cœur de Lyon nous obligent à agir pour remédier à ce phénomène. Notre volonté est bien de rendre ce quartier agréable à vivre, attractif, mais pas au sens inaccessible ou réservé à une certaine catégorie de population.

La transition que nous appelons de nos vœux, elle est et reste écologique et solidaire, il s’agit de mixité, d’aménagement de l’espace public et de promotion d’un espace végétalisé et apaisé.

C’est bien le projet que nous lançons, au travers de cette délibération. Mieux partager l’espace public, des rues végétalisées et apaisées qui laissent toutes leur place à un panel de mobilités, c’est bien notre projet pour la Presqu’île, pour Lyon et pour l’ensemble des Lyonnaises et des Lyonnais.

Je vous remercie.