Sandrine Runel sur le RSJ et le fonds d’aide aux jeunes

Sandrine Runel sur le RSJ et le fonds d’aide aux jeunes

Quelques mois après son lancement, en 2021, le revenu de solidarité jeune a été déployé pour l’année 2022. Sandrine Runel a rappelé, dans son intervention, que nous soutenons la création d’un RSA jeune au niveau national, alors que 30 % des jeunes vivent sous le seuil de bas revenu en France. Au niveau métropolitain, les élus socialistes ont approuvé aujourd’hui la politique volontariste de la Métropole en faveur de sa jeunesse.

Seul le prononcé fait foi


Monsieur le président, chers collègues,

Nous avons été nombreux, et nous le sommes encore, à prôner la création d’un RSA jeune, d’un revenu minimum ouvert aux jeunes, d’un revenu garanti, peu importe le nom qu’il pourrait lui être donné, mais un dispositif à destination des jeunes qui entre 18 et 25 ans se retrouvent exclus du bénéfice de toute aide sociale.

La crise sanitaire que nous affrontons entraine une crise économique et sociale dont la jeunesse, c’est incontestable, paie le plus lourd tribut.

En effet, si aujourd’hui plus de 30 % des jeunes vivent sous le seuil de bas revenu en France, le caractère endémique de la pauvreté des plus jeunes nous impose d’apporter des solutions d’extrême urgence, mais pas seulement, il faut, et il est de notre devoir, d’agir sur du long terme pour améliorer structurellement la situation de notre jeunesse.

C’est en ce sens que c’est deux délibérations, celle n° 1004 concernant le Fonds d’aide aux jeunes (FAJ) et plus particulièrement l’approbation du règlement intérieur d’attribution des aides, et celle n° 1005. Concernant le Revenu solidarité jeunes (RSJ) – et Attribution de subventions dans le cadre de son déploiement en 2022, se recoupent.

À travers ces deux délibérations, il s’agit avant tout de présenter la politique de notre collectivité à destination des jeunes et l’investissement que nous portons collectivement pour notre jeunesse.

En effet, l’actualisation du FAJ doit permettre de l’articuler avec le RSJ et l’adapter aux nouveaux besoins rencontrés par les professionnels sur les territoires. Il ne s’agit pas pour notre collectivité de créer des dispositifs supplémentaires et de les superposer les uns aux autres sans aucune cohérence mais bien au contraire de gagner en efficacité.

Comme vous l’avez présenté ce travail de réflexion effectué à travers des groupes de travail composés de professionnels des MDM, CCAS, missions locales, structures de prévention spécialisée a permis de nouvelles évolutions.

Dans ces propositions, de nouvelles thématiques sont proposées, notamment au regard de l’évolution des situations de précarité grandissante des jeunes sur notre territoire.

De nouvelles thématiques aidées donc : aide à la mobilité, Hébergement d’urgence, Achat de matériel informatique, Aide au paiement de kits d’hygiène et de consultations en santé mentale

S’il m’a semblé essentiel de revenir sur les évolutions du règlement du FAJ, comme de la création du RSJ, c’est bien que cela s’inscrit surtout dans une volonté de lutter contre le non recours au droit commun et favoriser l’accès à l’autonomie.

Les premiers chiffres sont intéressants et je m’arrêterai un instant dessus :

  • 682 bénéficiaires depuis mai 2021
  • 202 demandes non renouvelées et 29 dossiers clos en février 2022 : 44% ont trouvé solution emploi/formation. 15% accès à autres dispositifs ou aides. 25% perdus de vue.
  • 1 584 pour 2022 dont 1 172 jeunes accompagnés par des Missions locales.

Ces chiffres sont inquiétants et rassurants à la fois.

Inquiétants car nous pouvons y voir le fait que c’est plus de 600 jeunes qui ne vivaient de rien. Qui passaient à travers les mailles du filet.

Cela en effet nous inquiète quand on sait que c’est 22% de jeunes de moins de 30 ans qui vivent en dessous du seuil de pauvreté et 13% de jeunes de la Métropole de Lyon qui n’ont ni emploi ni formation.

Et désormais, ces jeunes peuvent bénéficier de différents dispositifs adaptés permettant d’assurer à tous les jeunes un parcours de formation, d’acquérir des compétences et de prendre leur indépendance, d’acquérir leur autonomie.

Nous pourrions dire à ce titre que nous sommes une métropole rassurante.

Car l’objectif est de bien de rendre les droits sociaux plus accessibles, plus équitables et plus émancipateurs.

Au-delà de ces éléments, la question de la jeunesse, doit être un élément de notre réflexion dans le monde post-Covid.

C’est pourquoi il nous semble nécessaire de s’appuyer et d’explorer des concepts tels que le revenu de base.

Une étude réalisée par l’Assemblée des départements de France montre ainsi que les dépenses budgétaires des départements relatives au revenu de solidarité active (RSA) ont augmenté en moyenne de 9,2 % entre août 2019 et août 2020 

Les associations de lutte contre la pauvreté tirent elles aussi la sonnette d’alarme : en juillet 2020, les Banques alimentaires ont rapporté une hausse de 20 à 25 % de leurs distributions depuis le début du confinement de mars et mai 2020.

Le facteur premier de la pauvreté est l’absence d’emploi. Les jeunes sont particulièrement touchées par les emplois précaires, les temps partiels et sont, avec les familles monoparentales, les publics les plus marqués par la pauvreté.

Alors avec le RSJ nous nous engageons pour combattre la pauvreté des jeunes et les accompagner vers de nouvelles formes de travail.

Car oui, chacun a le droit de bénéficier de conditions de vie dignes.

Je conclurai Monsieur le président en me félicitant, pour une fois, des dernières annonces du président de la République.

Ce dernier a annoncé la création début mars, d’un contrat d’engagement jeune, proposant aux moins de 26 ans sans formation ni emploi depuis plusieurs mois une allocation allant jusqu’à 500 euros par mois en échange de 15 à 20 heures par semaine de formation ou d’accompagnement.

Cela ressemble étrangement au revenu de solidarité jeune en place sur notre métropole.

Alors peut-être qu’il aura fallu à ce gouvernement la démonstration que créer un revenu pour les jeunes c’est possible, et peut être aussi la prise de position du pape François qui le 12 avril 2020, il écrivait dans une lettre adressée « aux frères et aux sœurs des mouvements et organisations populaires » qu’il était sans doute « temps de penser à un salaire universel ».

Aussi, notre groupe Socialistes, la gauche sociale et écologique & Apparentés, votera favorablement ces deux rapports, car comme vous le savez,

Nous soutenons la proposition de la création d’un minimum jeunesse ouvert à tous les jeunes de plus de 18 ans, comme c’est déjà le cas dans 23 des 27 pays de l’union européenne qui puisse être assorti d’un accompagnement garanti vers l’emploi, la qualification et l’autonomie.

Je vous remercie.