Sandrine Runel sur le projet de territoire de Lyon

Sandrine Runel sur le projet de territoire de Lyon

Dans le cadre du Pacte de cohérence adopté en 2021, la Métropole a prévu de travailler avec les conférences territoriales des maires pour permettre l’élaboration de projets de territoires par les CTM, s’inscrivant dans les sept axes prioritaires définis dans le pacte. Ces projets peuvent comprendre des aménagements comme des coopérations entre la Métropole et les CTM. Ce Conseil du 26 septembre a été l’occasion d’adopter les projets de Portes du Sud et de Lyon. Sandrine Runel est intervenue sur celui de Lyon.

Seul le prononcé fait foi


Monsieur le président, chers collègues,

La Métropole est une collectivité unique en France. Elle doit être un atout dans la réussite de notre agglomération, une réussite au profit des habitantes et habitants.

Pour assurer cette réussite, il faut un projet politique commun pour notre territoire métropolitain et des principes d’actions qui assurent collaboration et cohérence dans l’action des villes et de la Métropole.

Projet politique commun : si les communes sont porteuses du projet métropolitain, elles sont légitimes à être au cœur de son projet.

La Métropole doit également répondre à l’ensemble des défis sociaux et environnementaux qui s’imposent à nos sociétés et à nos territoires. Ces défis de cohésion sociale, d’équité spatiale, de transition énergétique, du climat ou de la qualité de l’air doivent être relevés. À l’échelle de la Métropole comme des villes, les politiques publiques et les choix politiques en matière d’aménagement du territoire ou de politiques sociales déjà à l’œuvre contribuent à apporter des réponses à ces nouveaux défis.

Pour cela la Métropole a poursuivi son désir de coopération avec les 59 communes qui la composent dans une approche volontariste autour de l’élaboration du pacte de cohérence métropolitain pour le mandat qui vient.

Il était temps en effet de proposer une Métropole fédérant les communes et les habitants autour d’un pacte républicain en faisant converger les exigences de justice sociale et territoriale, de démocratie inclusive et de co-construction démocratique, d’accélération de la transition écologique, et d’un développement juste et décarboné, refondé sur les biens communs.

Je salue aussi le mandat qui a été confié à Hélène Geoffroy, vice-présidente de la Métropole de Lyon chargée de l’égalité des territoires, et du travail qu’elle mène sans relâche depuis deux ans auprès de tous les maires, pour porter ces changements.

Cette adaptation des politiques métropolitaines aux caractéristiques du territoire, au dialogue avec les communes se fonde sur l’élaboration des projets territoriaux. Les projets territoriaux doivent permettre d’interroger les politiques publiques, conduites par les villes comme par la métropole, au regard des réalités d’un territoire, de la capacité de mobiliser des initiatives locales, ses ressources ; et donc d’envisager le territoire comme une solution.

S’agissant de Lyon, la ville peut apporter les réponses à l’urgence climatique et sociale, devenir cette cité inspirante, ambitieuse, culturelle, exemplaire, solidaire qui prépare les transitions pour tous.

Pour y faire face nous avons devant nous une tâche immense : réduire notre empreinte écologique, bâtir de nouvelles solidarités, réduire les inégalités scolaires, renforcer les services publics, combattre l’isolement social.

Avec un taux de pauvreté en hausse ces dernières années atteignant 15% sur Lyon, avec des populations plus impactées comme les moins de 30 ans, nous avons le devoir d’agir et de porter, vers et pour notre territoire, des politiques inclusives et ambitieuses.

J’ai eu l’occasion de l’exprimer en Conseil municipal de Lyon, les choix qui ont été fait et qui nous sont présentés aujourd’hui dans ce projet de territoire, s’ils remplissent une partie du contrat, ne doivent pas laisser sur le bord du chemin les plus fragiles d’entre nous.

Aussi, je regrette le choix de la ville sur certains axes stratégiques mais pas sur d’autres domaines de coopération. Ce projet de territoire aurait pu accompagner des projets autour de l’accès aux droits fondamentaux : l’accès à un logement digne, l’hébergement inconditionnel pour celles et ceux qui fuient la guerre, une alimentation de qualité et abordable, un renforcement des actions menées pour que la politique de cohésion urbaine et de solidarité envers les quartiers les plus défavorisés améliore les conditions de vie des habitants.

La cohérence métropolitaine et à travers elle, le projet de territoire, c’est avant tout mettre en avant l’objectif de lutte contre ces diverses inégalités et utiliser les outils territorialisés, pour adapter, compléter, intensifier les politiques publiques là où les inégalités se cumulent, explosent…

Aussi, c’est en responsabilité que nous voterons favorablement ce projet de territoire, car nous sommes certains que la Métropole comme la ville sauront trouver les moyens nécessaires pour assurer à toutes et tous, une égalité d’accès aux services publics, aux politiques publiques, à la santé, à l’éducation, à la qualité de vie.

Je vous remercie.