Les groupes de la majorité de la Ville de Lyon demandent à l’État de prendre ses responsabilités et de fournir des moyens concrets pour endiguer les violences sexistes et sexuelles subies par les femmes.
Tribune des groupes de la majorité, publiée dans Le Progrès le 24/01/2020
Chaque jour, dans le monde, en France, à Lyon, des femmes sont violentées et tuées parce qu’elles sont des femmes.
En 2019 en France, 146 Femmes ont été tuées par leurs partenaires ou ex-partenaires, soit une femme tous les deux jours et demi.
213 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles par leurs conjoints ou ex-conjoints. Moins d’une victime sur 5 déclare avoir déposé plainte. 94 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de viol et / ou de tentative de viol sur une année
Ces chiffres, déjà accablants, sont pourtant incomplets. Les violences envers les femmes sont multiformes, et systémiques. Ces chiffres ne mettent pas en lumière les violences administratives, économiques, psychiques, le harcèlement au travail et dans la rue, et toutes les formes de violences que subissent les femmes en France.
Aujourd’hui, 25 novembre 2020, journée internationale pour l’éradication des violences faites aux femmes, la France compte encore 81 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le 1er Janvier dernier.
Pourtant présentée par le chef de l’État comme « la grande cause du quinquennat », la lutte contre les violences envers les femmes fait l’objet d’un manque criant de moyens, de mesures nouvelles et concrètes. Sur les 1,116 milliard d’euros de budget annoncés en octobre 2019 pour l’égalité femmes-hommes, seuls 557,9 millions ont été validés, dont 75% alloués à la politique diplomatique de la France.
Si l’année 2020 a mis au jour l’ampleur du phénomène des violences subies par les femmes dans l’espace domestique, l’écart est manifeste entre les effets d’annonce du Gouvernement, et la réalité des efforts entrepris pour le combattre efficacement.
Nous savons d’ores et déjà que la situation sanitaire actuelle, les confinements, le couvre-feu ont eu impact fort sur les violences conjugales et intra-familiales. Les appels au 3919, plateforme qui recueille la parole des victimes, ont augmenté de 192 % sur le premier semestre 2020.
Face à ce constat, la réponse de l’exécutif n’est pas de soutenir les associations mais bien de les fragiliser. Par les voix de Marlène Schiappa et Elisabeth Moreno, ministres déléguées chargées de l’égalité femmes- hommes, le gouvernement a décidé de mettre en concurrence le réseau solide et historique qui gère le 3919, via la création d’un marché public. La lutte contre les violences et la protection des femmes est une cause d’intérêt général qui ne peut souffrir des lois du marché.
Les groupes de la majorité de la Ville de Lyon (Les écologistes ; Lyon en Commun ; Socialistes, la gauche sociale et écologique) demandent donc à l’État de prendre ses responsabilités, et de fournir les moyens concrets aux associations pour endiguer les violences sexistes et sexuelles subies par les femmes.
En cette journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, il est plus que jamais important de continuer le combat, et de soutenir toutes les associations féministes et de terrain dont l’expertise est une ressource précieuse pour les élu·e·s.
C’est pourquoi la Mairie de Lyon, en lien avec les groupes de la majorité, mène des actions d’informations tout au long de la semaine, pour sensibiliser aux phénomènes de violences faites aux femmes et agir dans la lutte contre celles-ci.
L’année 2021 marquera un tournant dans les politiques de lutte contre ces violences au sein de la Ville de Lyon. La création de places d’hébergement et de mise à l’abri supplémentaires, un 8 mars- Journée internationale des droits des femmes- incrémenté et déployé, une sensibilisation accrue par des campagnes de communication volontaristes sont autant d’exemples de l’engagement indéfectible de la majorité nouvellement élue.
Par les groupes de la majorité municipale de Lyon